Michel Vieuchange, dont les carnets de route furent publiés en 1932, soit deux ans après sa mort survenue à l'issue d'un voyage insensé au coeur des solitudes mauritaniennes, est en effet de ces poètes de l'errance dont le dernier mot et l'accomplissement ultime obéissent à la seule injonction du désert. Et pourtant Smara, récit parfaitement météorique, avait été salué à sa sortie par les voix les mieux autorisées : Paul Claudel, Louis Massignon, Émile Benveniste et le jeune Théodore Monod. Paul Bowles, préfacier de l'édition anglaise de l'ouvrage, ne devait jamais cesser de répéter que ce récit était, parmi tous ceux qu'il avait lus, celui qui approchait du plus près le mystère du désert ; celui, surtout, qui l'avait le plus durablement marqué : « Smara : pèlerinage monstrueux au royaume de Nulle part ! Voilà plus d'un demi-siècle que j'ai lu ce livre, et j'ai encore exactement en mémoire les péripéties de cette partie d'échecs qui se joue sous nos yeux entre Vieuchange et son destin.»
Michel Vieuchange, dont les carnets de route furent publiés en 1932, soit deux ans après sa mort survenue à l'issue d'un voyage insensé au coeur des solitudes mauritaniennes, est en effet de ces poètes de l'errance dont le dernier mot et l'accomplissement ultime obéissent à la seule injonction du désert. Et pourtant Smara, récit parfaitement météorique, avait été salué à sa sortie par les voix les mieux autorisées : Paul Claudel, Louis Massignon, Émile Benveniste et le jeune Théodore Monod. Paul Bowles, préfacier de l'édition anglaise de l'ouvrage, ne devait jamais cesser de répéter que ce récit était, parmi tous ceux qu'il avait lus, celui qui approchait du plus près le mystère du désert ; celui, surtout, qui l'avait le plus durablement marqué : « Smara : pèlerinage monstrueux au royaume de Nulle part ! Voilà plus d'un demi-siècle que j'ai lu ce livre, et j'ai encore exactement en mémoire les péripéties de cette partie d'échecs qui se joue sous nos yeux entre Vieuchange et son destin.»